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enjoignaient encore d’exiger certaines stipulations en faveur de Ragobah. Le conseil suprême, malgré la rupture du traité avec ce dernier, autorisait la présidence de Bombay à retenir les districts récemment cédés par Futty-Sing. Des lettres du colonel Upton datées du 5 janvier 1776 et reçues le 12 février à Calcutta, annoncèrent son arrivée à Poonah, où il se félicitait d’avoir rencontré une favorable réception. D’autres lettres qui suivirent de près celles là, firent ensuite connaître les difficultés que rencontrait la négociation : « Les ministres, écrivait Upton, ne peuvent s’imaginer que dans mes négociations avec eux je suive mes instructions sans les dépasser. Ils ne veulent pas croire à mes protestations d’honneur et de bonne foi. Ils me demandent une centaine de fois par jour pourquoi, si nous désapprouvons la guerre entreprise par la présidence de Bombay, nous voulons pourtant conserver les avantages acquis par cette guerre. » Dans cette situation, où beaucoup d’autres ambassadeurs s’étaient trouvés avant lui, le colonel se décida à se relâcher sur Bassein ; les ministres n’en demeurèrent pas moins inflexibles sur Salsette, dont ils continuaient à exiger la restitution avec la même fermeté. Au milieu de ces négociations, Upton ne laissait pas que d’être frappé de l’extrême faiblesse du gouvernement de Poonah ; il écrivait : « Si trois ou quatre compagnies d’Européens, un petit détachement d’artillerie et deux ou trois bataillons de Cipayes étaient embarqués