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présidence de Madras. Cependant, peu après le départ de la dépêche dont nous venons de parler, la nouvelle du traité conclu entre Ragobah et Futty-Sing, qui avait abandonné le parti des ministres, parvint à Calcutta ; circonstance qui changea complètement la face des choses. Le général Clavering, le colonel Monson et M. Francis persistèrent, il est vrai, dans la résolution d’enlever à Ragobah les troupes de Bombay ; ils voulaient de plus défendre à Madras de fournir aucun secours. Mais Hastings, au contraire, en apprenant ces événements, modifia tout aussitôt son opinion : les changements heureux tout-à-coup survenus dans la situation de Ragobah lui parurent de nature à légitimer les secours qui lui avaient été accordés. Cette mobilité lui attira les plus amères récriminations, les remarques les plus désobligeantes de la part de ses adversaires. Il n’en persévéra pas moins dans ce nouvel avis, ainsi que la majorité dans le sien.

Le colonel Upton, agent désigné par le conseil de Calcutta pour traiter avec les ministres à Poonah, avait dans ses instructions d’insister sur la cession de Salsette et Bassein ; c’était le préliminaire indispensable de tout arrangement. Ses lettres de créance étaient adressées à Siccarum-Baboo, chef du parti ministériel à Poonah ; d’ailleurs il emportait encore au fond de son portefeuille une autre lettre destinée à être présentée à Ragobah, dans le cas où ce dernier obtiendrait un succès sur lequel on ne comptait plus. Les instructions du colonel Upton lui