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rage est nécessaire quelque part, c’est assurément dans le cas contraire. Personne ne l’ignore : la bienveillance, l’appui, la faveur de la majorité du conseil, c’est-à-dire du gouvernement lui-même, sont acquis à quiconque se montre l’accusateur ou l’ennemi du gouverneur-général ; refuser, s’abstenir de le faire, est le moyen non moins infaillible de s’attirer leur animadversion. Les membres de la majorité ont souvent employé les promesses et les menaces pour obtenir des dénonciations contre moi ; dans l’affaire Nuncomar ils l’ont fait plus ouvertement que jamais. » L’animosité de la majorité contre Hastings ne s’arrêta pas là ; sous un prétexte assez futile, elle alla jusqu’à l’accuser presque ouvertement de trahison.

Un certain Kureem-Alla, qui s’intitulait vackel de Caussim-Ali-Khan, adressa une pétition au conseil dans laquelle il sollicitait le gouvernement de s’interposer pour faire payer à son maître une somme due à ce dernier par un indigène. Le gouverneur-général présenta cette pétition au conseil. Caussim-Ali-Khan, comme il a été dit, avait été jadis un ennemi de la Compagnie. Le gouverneur-général proposa au conseil de soumettre la question au conseil légal du gouvernement, pour avoir son avis sur la manière convenable d’agir en cette circonstance. Là-dessus, le colonel Monson interpelle le gouverneur-général : il lui demande si Kureem-Alla, serviteur de Caussim-Ali, c’est-à-dire d’un ennemi, a obtenu la permission d’être à Calcutta. Hastings ré-