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général. Le conseil, à propos de la ranna de Burdwan, entreprit de délibérer sur ce sujet ; Hastings, qui ne voulait pas conférer de khilaut, se hâta de dissoudre le conseil. Dans une autre séance, la majorité se déclara en droit d’intervenir dans la nomination des membres des conseils provinciaux. Suivant la majorité, l’expérience de chaque jour ne prouvait que trop la nécessité de détruire la formidable combinaison qui mettait ces conseils en mesure de se soutenir mutuellement, combinaison d’intérêts à laquelle elle accusait le gouverneur-général de s’être prêté volontairement, parce qu’il en tirait de grands avantages personnels. « La preuve de ces faits, continuait la majorité, n’est pas complète ; toutefois la probabilité s’y trouve. Nous croyons pouvoir, sans crainte de nous tromper, ajouter foi aux rapports volontaires qui nous ont été faits par des gens qui n’ont pas le courage de se déclarer ouvertement contre l’administration. Dans les dernières opérations du bureau du revenu, il n’est aucune espèce de prévarication dont l’honorable gouverneur-général ait trouvé convenable de s’abstenir[1]. » C’est dans de tels termes que la majorité jugeait convenable de s’expliquer ouvertement, officiellement, sur le compte du gouverneur-général. Hastings répliquait : « C’est insulter à ma situation que de dire qu’il faut du courage pour se prononcer ouvertement contre la dernière administration ; si le cou-

  1. Auber, t. I, p. 489.