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en un mot, de vivre sous la protection de leurs lois, était exposé à la pénalité de ces lois. Dans toute autre circonstance que celle où l’on se trouvait, Warren Hastings aurait sans doute fait suspendre l’exécution jusqu’à ce que le bon plaisir du roi eût été connu. Mais le moment était critique et l’autorité du gouverneur-général au moment d’être brisée ; des accusations de même nature, qui ne pouvaient manquer d’être accueillies par la majorité du conseil, menaçaient de se multiplier à l’infini. La mort de Nuncomar les effraya, les arrêta, et l’autorité du gouverneur-général fut raffermie par le choc qui avait menacé de la briser. C’en était fait de l’autorité anglaise dans l’Inde, si l’idée venait aux indigènes qu’ils pouvaient sans danger se faire les accusateurs, se poser en ennemis des principaux fonctionnaires de la Compagnie. Ces considérations étaient de nature à agir sur l’esprit de Hastings ; l’exécution de Nuncomar, si elle l’exposa comme homme à de sévères censures, sauva du moins l’autorité du gouverneur-général : il n’hésita pas. Mais aucun acte de sa longue administration n’attira sur lui de plus amères, et, il faut le dire, de plus légitimes récriminations.

Le khilaut est le cadeau de bienvenue que, d’après les usages de l’Inde, le gouvernement était dans l’usage de faire aux hôtes de distinction qui venait à Calcutta : jusque là il avait été déterminé, quant à sa quotité, par le gouverneur-