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cette guerre ; en consequence, bien que tout fût prêt pour entrer en campagne, les négociations recommencèrent, au nom du nabob, avec le rajah de Tanjore. D’abord le rajah se montra disposé à accepter la médiation de la Compagnie ; il promettait d’agréer tout arrangement entre lui et le nabob que celle-ci prendrait sous sa propre garantie. Le 29 juillet, les prétentions du nabob furent exposées à un envoyé du rajah, chargé par lui de suivre ces négociations à Madras ; mais comme cet envoyé ne voulait jamais, sur aucun point ; s’engager définitivement sans avoir sans cesse de nouvelles instructions du rajah, il en résultait une grande perte de temps. Pour abréger, le nabob envoya ses deux fils à Tritchinopoly ; l’aîné, Omdut-al-Omrah, était chargé de poursuivre les négociations, le second de pourvoir à la subsistance de l’armée. Malgré la voie pacifique où l’on s’était engagé, la guerre n’en menaçait pas moins d’éclater d’un moment à l’autre ; aussi on ne tarda pas, tant à Madras qu’à la cour du nabob, à se faire cette question : « À qui appartiendra le royaume de Tanjore une fois conquis ? » Le nabob craignait fort que ce ne fût aux Anglais : c’était même un des plus puissants motifs de la répugnance qu’il avait récemment manifestée contre l’expédition. Il offrait à la Compagnie un tribut de 10 lacs de roupies, à condition qu’elle lui abandonnerait cette future conquête. La présidence prétendit laisser la question à la décision des directeurs ; mais ne voulant pas commencer