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sans souillure en conséquence, il demande à être placé dans un autre endroit. La majorité du conseil décide d’envoyer au président de la cour la requête de Nuncomar. Le général Clavering ajoute qu’on ne saurait prendre trop de précautions pour sauver la vie du rajah, devenue précieuse pour le public, puisqu’il lui est réservé de prouver la véracité du gouverneur-général. Hastings, rentré dans son impassibilité ordinaire, se borne à répondre que le moment n’est pas convenable pour des attaques ou des injures personnelles. M. Francis propose d’envoyer le shériff, de la part du conseil, solliciter du président du tribunal quelque soulagement pour le prisonnier ; le colonel Monson et le général Clavering se réunissent à cette proposition. Le gouverneur et M. Barwell s’y opposent : selon eux, cette demande doit être adressée par le prisonnier lui-même au magistrat, non par le conseil, c’est-à-dire par le gouvernement. Déjà sir Elijah Impey, avant le message du conseil, informé du refus de nourriture de Nuncomar, avait donné des ordres pour que son emprisonnement fût quelque peu élargi. Les pundits sont mandés devant les juges pour examiner le local où se trouve Nuncomar : il consistait en deux chambres, habituellement occupées par le geôlier, qui les avait cédées au prisonnier. Après un long et minutieux examen, ils décident que Nuncomar peut y boire, y manger, y accomplir ses ablutions sans perdre caste, mais seulement en encourant une pénitence ou purifica-