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ministration quelle venait porter plainte au conseil ; elle accusait de plus le résident anglais d’être complice de la mauvaise administration du dewan ou ministre des finances du jeune rajah. La majorité du conseil accueillit ces plaintes : la ranna de Burdwan fut appelée à Calcutta avec son fils, et le dewan, provisoirement remplacé dans son emploi, dut rendre compte de son administration. Le gouverneur-général et M. Barwell s’opposèrent à ces résolutions. Le gouverneur-général représenta les inconvénients que pourrait avoir la présence de la ranna à Calcutta ; il la peignit comme une femme intrigante et d’un caractère violent ; il soutint qu’il n’était pas permis d’ôter sa place au dewan lorsque le délit dont on l’accusait n’était encore nullement prouvé. Le 6 janvier 1775, le conseil reçut une lettre du résident anglais dont se plaignait la ranna. Ce dernier repoussait vivement toutes les accusations de la ranna, s’étendait longuement sur son propre désintéressement, se disait tout prêt à soumettre sa conduite à l’examen le plus sévère. Toutefois il demandait que la ranna fournît caution pour une amende dans le cas où elle ne pourrait produire la preuve de ses accusations. Cette dernière prétention fut repoussée par la majorité du conseil. La ranna fit tenir au conseil le compte de plusieurs sommes considérables payées par le dewan aux employés de la Compagnie, soit pour l’obtention de l’office de dewan, soit pour le compte du jeune rajah. Le résident et le banyan du résident étaient