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mais la manière hâtive dont ce rappel s’était exécuté sévèrement blâmé, comme de nature à entraîner de fâcheux résultats. Les directeurs pensaient que la correspondance du gouverneur aurait dû être placée tout entière devant le conseil. Enfin, quant au don de 7 lacs de roupies fait par le visir aux troupes, tout en désapprouvant en général toute donation aux troupes, ils promettaient de solliciter un acte du parlement qui autoriserait celle-ci. La cour approuvait complètement le maintien de la troisième brigade de ses troupes dans le territoire d’Oude, et finissait par recommander l’union, l’harmonie aux membres du conseil. L’on touchait, au contraire, à des événements qui devaient faire éclater plus violemment que jamais les sentiments de haines et d’hostilités réciproques dont ceux-ci étaient animés.

Dans le mois de décembre 1774, une pétition fut présentée au conseil par la ranna de Burdwan. On désignait sous ce titre la veuve de Tillook-Chund, récemment décédé, après avoir été pendant toute sa vie, avec le titre de rajah, zemindar du district de Burdwan. Ses ancêtres, comme les représentants des anciens rajahs, avaient joui de cette dignité pendant toute la durée du pouvoir des Mahométans. Le fils de la ranna, enfant de neuf ans, avait été nommé à la succession de l’office de son père, tandis qu’elle-même, sous le nom de l’enfant, exerça la réalité du pouvoir. La tutelle du jeune rajah lui fut retirée plus tard, et passa dans la main des Anglais. Or, c’est contre l’ad-