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Corah et d’Allahabad avaient déjà été payées par le père ; les revendre au fils, c’était ce que le dicton populaire appelle tirer plusieurs moutures d’un même sac. Bien plus, en agissant ainsi, la majorité du conseil se considérait comme libre par la mort du visir, des engagements qu’elle avait contractés à son égard ; en même temps qu’elle considérait le fils du visir comme obligé à tenir les engagements de son père. Cette considération détermina Hastings à refuser sa sanction à cet arrangement : il le représenta comme inconséquent par rapport au dernier traité avec le visir, extorqué par la violence, enfin comme tendant à exiger du jeune nabob plus que celui-ci ne pouvait donner. Il Yen fut référé à la cour des directeurs, dont la conduite sur ce sujet fut fort contradictoire. Le 15 décembre 1775, à propos de la résolution prise par le conseil de se considérer comme dégagé par la mort du nabob des conditions du traité conclu avec lui, les directeurs écrivaient : « Quoique la mort de Suja-Dowlah puisse rendre nécessaire un nouvel arrangement avec son successeur, nous ne pouvons tomber d’accord avec le conseil que notre traité avec l’État d’Oude soit rompu par la mort du nabob. » Mais le 24 décembre de l’année suivante (1776), ils n’en écrivaient pas moins : « C’est avec une grande satisfaction que nous voyons le soin donné à nos intérêts par nos employés ; c’est avec un plaisir particulier que nous leur exprimons notre entière approbation du dernier traité con-