Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le vaisseau qui les portait avait été jeté sur le rivage par une tempête, s’est emparé de mes éléphants et les a retenus. Je lui ai écrit à ce sujet, ainsi qu’à Votre Honneur, mais aucune réponse ne m’est parvenue. Si je souffre patiemment que Marawar prenne possession de mon pays, que Nalcooty s’empare de mes éléphants, que Tondiman désole mes provinces, ce sera pour moi un grand déshonneur parmi mes peuples. Vous êtes, dites-vous, le protecteur de mon gouvernement ; néanmoins, vous n’avez pas encore arrangé une seule affaire qui me soit personnelle. Or, si je demeure en repos, je ferai un grand tort à la dignité dont je suis revêtu : je marcherai donc moi-même. Dans le traité, il n’est pas spécifié que je ne chercherai pas à reprendre possession du pays usurpé sur moi par Marawar, ou que je n’entreprendrai aucune expédition contre les polygards ; et puisqu’il en est ainsi, cela ne peut être considéré comme contraire au traité. » La présidence répondit qu’il ne lui appartenait pas de se faire justice par ses mains, et le pressait de s’en remettre à sa médiation. Le rajah objectait l’inutilité de cette médiation ; de son côté, le nabob sommait la présidence, en vertu de leurs engagements respectifs, de le défendre contre un sujet rebelle, ainsi qu’il appelait le rajah. Sir John Lindsay, qui se trouvait encore à Madras à cette époque, appuyait fortement les sollicitations du nabob. La présidence se trouvait ainsi environnée de difficultés.