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le but de s’occuper du paiement de 25 autres lacs, reliquat de sa dette, enfin de la marche de l’armée anglaise sur une petite ville des Rohillas toute voisine de la frontière d’Oude. Fort de cette nouvelle, le gouverneur-général proposa de suspendre l’envoi des dépêches projetées. Mais la majorité, soupçonnant cet avis d’être intéressé, persista dans son premier projet ; les ordres, tels qu’ils avaient été d’abord rédigés, furent envoyés au commandant en chef ; seulement injonction lui était faite d’accompagner le visir à sa capitale, et de ne compter le délai de la réception à la mise à exécution des ordres du conseil que du jour où il en aurait donné connaissance au visir. Le gouverneur-général fit, contre la précipitation de cette demande, de nouvelles objections ; il se prononça fortement contre ce rappel si prompt des troupes, qui n’était autre chose, en effet, qu’une violation formelle du traité, plus encore qu’une déclaration que tout engagement pris avec le visir était annulé. Or, le résultat évident, c’était de conduire celui-ci à éluder tout paiement de ses dettes à la Compagnie. Loin de là, le propre intérêt du visir l’eût au contraire poussé à payer, s’il eût pu voir en cela un moyen de s’assurer pour l’avenir l’alliance et la protection de la Compagnie. Les bonnes raisons persuadent rarement des adversaires politiques : les membres du conseil conservèrent chacun leur opinion. D’abord le conseil s’était montré unanime sur la nécessité de rendre compte de cette affaire à la cour des directeurs ;