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troupes et le résident anglais auprès du visir : mais ce dernier ne voulut communiquer qu’une partie seulement de cette correspondance, restriction contre laquelle les membres du conseil se laissèrent aller à témoigner hautement leur mécontentement. Peut-être ne dissimulèrent-ils pas entièrement des soupçons offensants pour Hastings. À leurs invitations constantes de produire ces lettres, la réponse de Hastings qu’elles étaient confidentielles, privées, sans rapport aux affaires publiques, aurait à peine pu satisfaire des gens très bien disposés en sa faveur ; or cette réponse s’adressait à des hommes dont les dispositions étaient absolument contraires. Ces deux circonstances, la guerre avec les Rohillas et la suppression de la correspondance, ou du moins d’une partie de sa correspondance avec M. Middleton, devinrent ainsi comme une base sur laquelle s’assit dès ce moment une opposition qui se forma tout aussitôt dans le conseil contre le gouverneur-général ; le général Clavering, le colonel Monson, et M. Francis la composaient. M. Barwel se rangea seul du côté du gouverneur-général. Le conseil n’étant composé que de cinq membres, l’opposition eut ainsi tout d’abord la majorité, et, chose singulière, Hastings se trouva ainsi privé de tout pouvoir par l’acte même qui avait eu pour but de constituer ce pouvoir plus fortement et de l’affermir dans ses mains.

La majorité du conseil protesta contre la sup-