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manières du gouverneur-général une réserve, une froideur qui ne tardèrent pas à se transformer, pour des esprits prévenus, en procédés humiliants, en négligences étudiées. Voulant se donner le loisir de préparer les vues et les projets qu’il comptait soumettre au conseil, il avait fait renvoyer la seconde séance au 25 : elle trouva les esprits dans les dispositions que nous venons de dire. Il exposa néanmoins la situation financière et politique du pays, proposant de maintenir le système du revenu public tel qu’il était alors, mais se déclarant prêt à se rallier à tout autre système qu’il plairait au conseil d’adopter. Dans cet exposé des affaires, la guerre des Rohillas attira surtout l’attention du conseil ; à la vérité, les auditeurs les moins prévenus contre Warren Hastings n’auraient pu manquer de vouloir approfondir un sujet semblable ; cette guerre se trouvait, en effet, en opposition formelle avec les fréquentes recommandations des directeurs d’éviter toute guerre offensive, de se renfermer strictement dans la défense des territoires possédés. À cette époque, la nouvelle du traité avec Fyzoolla-Khan n’était pas encore parvenue à la présidence. Malgré les dispositions pacifiques des nouveaux venus et les instructions récentes de la cour des directeurs, ils se trouvaient donc tout-à-coup appelés à sanctionner une guerre. Avides de renseignements positifs, ils demandèrent communication de la correspondance du gouverneur-général avec le commandant des