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parlement limitant les dividendes à 10 p. 100 par an, jusqu’à nouvelle autorisation du parlement. Il fut continué sur ce taux jusqu’à Noël 1769, où il fut élevé à 11, puis à 12 l’année suivante, puis après à 12 et demi, taux sur lequel il continua pendant dix-huit mois, époque à laquelle, les ressources de la Compagnie se trouvant tout-à-fait épuisées, il fut subitement réduit à 6 p. 100, par suite d’une résolution en date du 3 décembre 1772. De 1744 à 1172, les ventes de la Compagnie étaient montées de 2 millions à 3 millions de livres sterling par an ; ses exportations avaient doublé.

Cette flatteuse motion fut le terme des débats parlementaires où lord Clive se trouva mêlé ; c’était s’en tirer avec bonheur. Mais cette accusation si long-temps menaçante, les charges terribles énoncées contre lui, l’incertitude de l’avenir, tout cela fit une sombre et terrible impression sur cet esprit hautain. Dans le cours des débats il conserva toute sa fermeté ; il déploya toutes les ressources de son intelligence, toutefois il ne recouvra jamais complètement son équilibre intellectuel. Passionné pour la gloire, fier, à juste titre, de tant d’actions qui avaient élevé si haut sa fortune et sa renommée, cette nécessité de plaider publiquement pour son caractère et sa fortune avait été pour lui un amer tourment, une honte cuisante. Après avoir fait et défait des souverains, il ne put se faire à cette position d’un accusé, presque d’un coupable. Ce seul souvenir, involontairement rappelé, suffi-