Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mauvais exemple des serviteurs du public, à la honte et au détriment de l’État, » fussent omis. Il fut secondé par sir Richard Fuller, qui fit lui-même une autre motion plus explicite ; il proposa d’omettre ces autres mots : « par le moyen des pouvoirs qui lui étaient confiés comme membre du comité de gouvernement et comme commandant en chef des forces britanniques. » Un long débat s’ensuivit entre ceux qui supportaient la motion dans sa forme primitive, et ceux qui la voulaient dans une forme nouvelle ; en définitive, elle se présenta sous celle-ci : « qu’il paraît à la chambre que le très honorable Robert lord Clive, baron de Plassey en Irlande, à l’époque de la déposition de Suraja-Dowlah et de l’établissement sur le trône de Meer-Jaffier, avait reçu une somme de 2 lacs de roupies comme commandant en chef, une autre somme de 2 lacs 80,000 roupies comme membre du comité de gouvernement, enfin une autre somme de 16 lacs de roupies comme don particulier ; lesquelles sommes montaient ensemble à la valeur de 20 lacs et de 80,000 roupies, c’est-à-dire, en monnaie anglaise, à la somme de 234,000 livres sterling. » Sous cette forme nouvelle, c’est-à-dire réduite à un fait, purgée de tout ce qu’elle renfermait de blâme et de censure, la motion passa à la majorité de 155 voix contre 95. Alors cette autre motion fut proposée : « que lord Clive, en agissant ainsi, avait abusé des pouvoirs qui lui étaient confiés, au mauvais exemple des fonctionnaires publics. » Elle fut rejetée