Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cessera jamais de révérer, je n’en doute pas, se présentera à votre barre. Il vous dira non seulement ce qu’il pensait alors de mes services, mais ce qu’il en pense maintenant. »

Clive passa alors à l’histoire de son second gouvernement, accepté sur le désir exprès qu’en avait manifesté la Compagnie ; il rappela les difficultés qu’il avait rencontrées et vaincues ; il s’étendit longuement sur les félicitations qui lui avaient été solennellement adressées à son retour. Il donna lecture d’une adresse de remerciements qui, à cette époque, avait été votée pour lui par la cour des propriétaires ; puis, continuant son discours : « Certes, monsieur, c’étaient là des circonstances qui me donnaient une grande satisfaction et des motifs de me flatter que ma conduite avait été approuvée dans tous ses détails. Après cela, croyez-vous que je dusse m’attendre à être traduit ici en criminel, à voir les moindres circonstances de ma conduite transformées en crimes d’État ? Seraient-ce là les récompenses aujourd’hui décernées à ceux qui ont rendu de grands services à leur pays ? S’il en est ainsi, je le dis hautement, la conséquence en sera fatale à bien d’autres qu’à moi ; elle le sera pour tous ceux qui se trouvent chargés de fonctions importantes. Le noble lord assis sur les bancs de la trésorerie est doué d’un caractère humain, généreux, que je me plais à honorer ; il n’aurait jamais consenti à la résolution de l’autre soir, j’en suis certain, s’il avait songé aux effrayantes suites qu’elle