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leur rapport. Rangaroo se montra fort offensé de la proposition. Quelque temps après, Bussy se trouva dans l’obligation d’envoyer un corps de Cipayes dans une province éloignée ; le chemin le plus court passait par les forêts de Bobilé ; le passage fut demandé à Rangaroo, qui s’empressa de l’accorder. Mais, soit que ce fût le résultat d’une ruse de Vizeramrause dans le but d’exciter le ressentiment de Bussy, ou le fait de Rangaroo lui-même, le détachement fut rudement attaqué, et se vit obligé de se retirer en laissant une trentaine de morts sur le champ de bataille. Vizeramrause profita de l’irritation où cet événement mettait Bussy pour persuader à ce dernier de contraindre Rangaroo à accepter la proposition précédemment faite.

La province de Chicacole, où se passait cette scène, a peu de plaines d’une certaine étendue ; elle est couverte de collines boisées, et de tous côtés environnée de vastes forêts. Tout polygard, outre un nombre plus ou moins considérable de places fortifiées, ne manque jamais d’avoir un réduit plus important que tous les autres, situé dans le lieu le plus inaccessible de sa domination : c’est un asile pour lui et sa famille dans les moments critiques. Ces forts sont d’une construction singulière ; ils consistent en un carré long de 113 toises environ sur chaque face, ayant à chaque angle une tour ronde ; la hauteur de leur muraille extérieure est de 22 pieds, celle du rempart intérieur à la muraille seulement de 12 ; leur parapet, épais de 3 pieds, s’élève