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sont autres que celles obtenues par leurs aïeux dans ce partage. Ceux qui réclament cette généalogie se croient les plus nobles des hommes ; ils s’égalent aux rajpoots et se regardent comme voisins des brahmes ; prétentions jusqu’à un certain point justifiées en eux par un zèle religieux plus ardent, une observance plus stricte et plus sévère des pratiques du culte que toute autre population indoue. Il est sans exemple qu’une seule de leurs femmes ne se soit pas brûlée avec l’époux auquel elle avait donné sa virginité. Rangaroo, polygard de Bobilé, était le premier parmi ces fiers polygards. Le fort de Bobilé est situé au pied d’une montagne élevée à 140 milles de Vizagapatam. Or, une haine implacable existait depuis long-temps entre ce polygard et Vizeramrause, qu’il méprisait comme d’une basse extraction et d’une élévation récente. Les sujets de Rangaroo, partageant les sentiments de leur chef, faisaient toute sorte de dégâts sur les terres de Vizeramrause, voisines des siennes ; ils détruisaient les moissons, coupaient les arbres, détournaient les eaux à leur profit, etc. ; et cela fait, cherchaient un refuge dans leurs montagnes et leurs forêts, où, Vizeramrause ne pouvait les poursuivre. Vizeramrause, mettant à profit les bonnes dispositions de Bussy, lui persuada de le délivrer d’un voisin aussi turbulent et aussi dangereux ; et Bussy, cédant à ce conseil, fit offrir à Rangaroo, en échange de ses domaines héréditaires, d’autres terres d’une étendue plus considérable et d’un meil-