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Français d’évacuer ses États. Bussy, certain de ne pas tarder à être rappelé, obéit sans représentation et se mit en marche ; non seulement ses prévisions furent trompées, mais il se trouva un jour environné d’une armée ennemie qui semblait vouloir lui disputer le passage. Prenant son parti sur-le-champ, il choisit une position favorable dans le voisinage de Hyderabad, s’y fortifia ; il fit demander du renfort à Pondichéry, et résolut de se défendre jusqu’à l’arrivée de ce renfort, ou du moins jusqu’à ce que quelque événement nouveau vînt changer la face des choses. Ce moment était fort critique pour Bussy : il n’avait qu’un fort petit nombre de troupes, manquait d’argent, et n’osait se servir de ses Cipayes, de peur de les voir déserter ; enfin une multitude d’ennemis l’entourait. Il n’en réussit pas moins à s’approvisionner de vivres, et à repousser toutes les attaques qui furent tentées contre son petit détachement. Au bout de quelques jours ainsi employés, des ouvertures lui furent faites de la part du subahdar ; il les accueillit, sans cependant montrer trop d’empressement, eut l’art de faire vivement désirer par celui-ci ce que lui-même avait grande envie d’accorder, et recouvra bientôt plus d’influence à sa cour et sur son esprit qu’il n’en avait jamais eu. D’ailleurs, ce n’était pas sans un motif sérieux que le subahdar s’était tout-à-coup détaché de Bussy : quelques uns de ses favoris lui avaient donné l’espoir de remplacer le corps de ce dernier par des troupes anglaises ; mais la régence