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des deux nations laissées dans les différents forts continuèrent entre elles les hostilités, chacune d’elles ravageant les pays d’alentour ; expéditions qui au fond tenaient plus du pillage que de la guerre. L’officier français qui commandait à Wandeswah proposa aux commandants anglais des différents forts voisins d’y mettre un terme d’un commun accord ; proposition agréée sur-le-champ par ces derniers. Les Français avaient alors intérêt à ne pas agir avant l’arrivée de grands renforts, à l’aide desquels ils ne doutaient pas de se rendre aussitôt maîtres du Carnatique ; leurs rivaux n’en avaient pas un moindre à pouvoir s’occuper à loisir de leurs préparatifs de défense. Après la rupture de la paix en 1756, le ministère français avait effectivement expédié une flotte considérable pour les mers de l’Inde, où elle était dès lors attendue ; où elle ne pouvait manquer d’assurer aux Français une grande supériorité au moins sur la côte de Coromandel ; aussi les Anglais étaient-ils alors en proie à de vives inquiétudes sur l’avenir, inquiétudes qui se fussent sans aucun doute réalisées si Dupleix eût encore commandé à Pondichéry.

Tout-puissant à la cour du subahdar où nous l’avons laissé, Bussy n’en était pas moins entouré de nombreux ennemis. Ceux-ci s’efforçaient depuis long-temps de changer les dispositions de ce prince à l’égard des troupes françaises ; le succès couronna leur persévérance ; et ils réussirent à obtenir du subahdar un ordre enjoignant formellement aux