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de la campagne, levèrent de fortes contributions, et se mirent à rassembler de l’argent de tous côtés.

L’année précédente, les Mahrattes, sous la conduite de Balajee-Row, avaient parcouru la régence de Madras où ils avaient levé de fortes contributions. À son départ, Balajee-Row avait laissé derrière lui un nombreux détachement sous les ordres d’un officier de confiance ; et celui-ci, après s’être emparé de quelques forts ; s’était rendu maître d’une des passes des montagnes qui donnaient accès dans le Carnatique. Les Mahrattes, après avoir débouché par cette passe, à 60 milles au nord-ouest d’Arcot, envoyèrent réclamer le chout ou tribut pour tous les états du nabob. Ce message inattendu jeta la ville dans la plus extrême consternation ; en peu d’instants les routes furent couvertes de fugitifs qui s’en éloignaient en toute hâte ; chacun croyait déjà voir la terrible figure des Mahrattes. Le nabob, partageant l’effroi général, se hâta de faire partir sa famille pour Madras, où il réclamait pour elle la protection des Anglais. Les Mahrattes présentèrent leurs demandes : suivant leurs calculs, le tribut avait été fixé, du temps de Nizam-al-Mulk, à 600,000 roupies par an ; les deux tiers de cette somme pour le Carnatique, et un tiers pour Tritchinopoly. Depuis six ans rien n’était payé ; en conséquence c’était 4,000,000 de roupies qu’ils réclamaient. Le nabob n’avait rien à objecter à une arithmétique soutenue par une armée à quelques milles de sa capitale. On entra cependant en négociations, et les Mahrattes