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tres polygards avec lesquels ils étaient depuis long-temps en discussion. Le gouvernement de Madras, les croyant uniquement occupés de ces entreprises, pensait n’avoir rien à redouter pour Tritchinopoly ; mais tout-à-coup, rassemblant toutes leurs troupes, ne laissant que des invalides pour la garnison de Pondichéry, les Français se présentent le 14 mai devant cette dernière ville. Tritchinopoly n’était défendue que par une faible garnison ; elle recélait un dépôt de 500 prisonniers français ; sa situation devint promptement critique. Le capitaine Caillaud apprit cette nouvelle le 21, à trois heures de l’après-midi, devant Madura ; à six heures il était déjà en pleine marche pour aller au secours de Tritchinopoly. L’armée investissante était plus considérable que son corps d’armée, il eut recours à la ruse pour pénétrer dans la place : feignant de suivre la route ordinaire, il s’en écarte au commencement de la nuit, se jette dans une vaste plaine ou plutôt une sorte de marais jugé impraticable par les Français, et qui par cette raison n’était point occupé. Cette plaine, composée de champs de riz, était en effet toute couverte d’eau, les soldats enfonçaient jusqu’aux genoux ; les fatigues et les difficultés de cette marche furent excessives : néanmoins les Anglais se présentèrent au point du jour aux portes de la place, dont leur arrivée fut le salut. Le commandant français, ne pouvant plus se flatter d’enlever la ville après ce renfort, se retira le jour suivant sur Pondichéry.