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taient en œuvre leurs ruses ordinaires pour s’affranchir de l’impôt. De plus, son armée était mal payée, mal commandée, composée de gens sans aveu, incapables de maintenir ou d’établir l’autorité de ce prince. Comme d’un autre côté le gouvernement de Madras continuait à s’exagérer les ressources pécuniaires de Madura et de Tinivelly, en dépit de ses récentes résolutions de maintenir la tranquillité du Carnatique, il envoya l’ordre au capitaine Caillaud, qui commandait à Tritchinopoly, de faire une nouvelle tentative sur ces deux villes. Caillaud se rendit d’abord à Tanjore ; il s’était flatté d’obtenir quelque assistance du rajah ; mais, ayant été refusé, il traversa Marawar, puis se présenta devant Tinivelly. Les troupes anglaises sous ses ordres, les Cipayes demeurés dans le pays, les soldats des polygards, tout cela formait ensemble un corps d’armée assez considérable, mais auquel le manque d’argent ôtait presque toute possibilité d’agir. Cependant, sur la nouvelle que les polygards rebelles étaient en négociation avec les Mysoréens, Caillaud se décida à se mettre en mouvement. Le 10 avril, abandonnant Tinivelly, à la tête de 180 Européens, de 500 Cipayes, 500 chevaux et 6 pièces de campagne, il marcha sur Madura ; c’était une ville importante, bien fortifiée, qui ne pouvait être réduite sans artillerie de siège. Le capitaine Caillaud, qui n’en avait pas, dut essayer de l’enlever par surprise ; à la tête d’une vingtaine d’hommes munis d’échelles, il donna en conséquence l’esca-