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À cette nouvelle, le gouvernement de Pondichéry annonça à celui de Madras la ferme résolution de recommencer les hostilités si les troupes en marche n’étaient point rappelées ; elles le furent immédiatement. Peu après les polygards de Madura et de Tinivelly n’ayant pas tardé à se révolter de nouveau, les Anglais envoyèrent un corps de Cipayes pour les réduire. Le gouverneur nommé par Mahomet-Ali se joignit lui-même aux rebelles ; et ces deux districts continuèrent de la sorte à donner aux Anglais des nombreux embarras pendant plusieurs années. De leur côté, Salabut-Jung et Bussy marchèrent contre le royaume de Mysore ; ils voulaient en obtenir le paiement des arrérages dus par cet État au subahdar. Effrayé de leur approche, le rajah se hâta de rappeler l’armée qu’il avait alors devant Tritchinopoly. Menacé d’ailleurs en ce moment même par les Mahrattes, il se soumit aussitôt à Salabut-Jung ; toutefois ce fut à Mahomet-Ali que cette expédition profita davantage. La retraite des Mysoréens de devant Tritchinopoly le laissa seul maître du Carnatique.

Après le départ du détachement anglais dirigé sur Calcutta, et celui d’un détachement français envoyé au secours de Bussy (1756), Anglais et Français se trouvèrent tellement affaiblis que toute hostilité réciproque leur eût été impossible. Mahomet-Ali, constamment appuyé par les armes anglaises, régnait sans rival ; à la vérité les commandants de ses forteresses, les polygards, les zemindars, met-