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fortune ; celui-ci se fit tuer en se rendant à Tritchinopoly au secours de Chunda-Saheb ; mais, avant son départ, il avait laissé son gouvernement aux soins de quatre chefs afghans qui, après sa mort, se constitueront en princes indépendants. Mahomet-Ali, sur l’avis des Anglais, s’occupa tout aussitôt de faire rentrer le petit État sous son obéissance ; aidé d’un corps de leurs troupes, il s’en empara sans difficulté. Les polygards de ces provinces, c’est le nom de certains princes indépendants, offrirent leur soumission et le paiement des arrérages du tribut ; toutefois les Anglais et le nabob, que le besoin d’argent avait poussé à cette expédition, furent trompés dans leurs espérances : l’argent qu’ils en tirèrent fut loin de compenser leurs dépenses. Les Français réclamèrent vivement contre cette conduite, effectivement en opposition directe avec l’article du traité qui interdisait aux deux Compagnies toute intervention dans la politique du pays ; leurs représentations ne furent point écourtées. Imitant alors l’exemple donné par leurs adversaires, ils s’emparèrent eux-mêmes du petit État de Ternate, tout en laissant Mahomet-Ali et les Anglais s’efforcer de tirer du Carnatique le plus d’argent possible. Les Anglais, pour prix de leur secours au nabob, avaient stipulé pour leur compte la moitié de l’argent qui serait retiré de ces expéditions ; elles ne suffirent plus à leur ambition, ni à celle de Mahomet-Ali, ils se proposèrent encore de réduire Mortiz-Ali, gouverneur de Velore.