Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cemment nommé major. Les préparatifs s’en firent avec lenteur ; les bateaux ne furent point pourvus d’un nombre suffisant de rameurs ; la fatigue et les privations causèrent quelque mutinerie parmi les soldats ; ce qui occasionna une grande perte de temps. Les Français avaient atteint Patna long-temps avant le corps expéditionnaire anglais ; mais, voulant éviter le conflit qui le menaçait, Ramnarain les avait fait passer sur le territoire de Oude, dont le vice-roi et lui-même étaient alors en négociation d’un traité d’alliance. Le major Coote avait dans ses instructions d’ôter à Ramnarain le gouvernement de la province ; mais celui-ci s’était renfermé dans une forteresse, que Coote n’était point en mesure d’attaquer avec son détachement. D’un autre côté Ramnarain commençait à redouter les suites de son opposition à Meer-Jaffier. D’un commun accord, les deux partis, au lieu d’en appeler à la force des armes, en vinrent donc à des pourparlers, à des négociations. Dans une conférence avec le major Coote, Ramnarain parla de la reconnaissance qu’il avait conservée à la mémoire d’Aliverdi-Khan, dont il avait été comblé de bienfaits ; du dévouement qu’il avait eu pour l’héritier de celui-ci, Suraja-Dowlah ; mais il ajouta que ces sentiments ne le rendaient point hostile à Meer-Jaffier ; celui-ci d’ailleurs, ne devait-il pas sa fortune à ce même Aliverdi, qui, l’ayant tiré d’une condition obscure. l’avait peu à peu approché de sa personne ? Le sou-