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coups de sabre. Le lendemain, le cadavre de Suraja-Dowlah traversa la ville sur un éléphant, exposé à tous les regards, pour être enterré dans le tombeau de son aïeul Aliverdi-Khan. Le peuple contemplait avec effroi ce, spectacle lugubre ; mais les soldats ne songèrent bientôt plus qu’aux promesses que leur faisait Meer-Jaffier. Suraja-Dowlah comptait à peine vingt années d’âge, et avait régné quinze mois.

En ce moment, Law arrivait à marches forcées au secours de Suraja-Dowlah. Sur la nouvelle de la mort de celui-ci, il se hâta de rebrousser chemin en se dirigeant vers Patna, capitale de la province de Bahar, Suraja-Dowlah, gouverneur de cette province depuis la mort de son père, était en son absence remplacé par un Indou, nommé Ramnarain, qui avait conservé cette charge, pendant les dernières années de la vie d’Aliverdi-Khan, et pendant le règne de Suraja-Dowlah ; c’était une raison qui le rendait nécessairement opposé à l’élévation de Jaffier. Celui-ci connaissait ses dispositions de Ramnarain, aussi manifesta-t-il, dès qu’il fut sur le trône le plus vif désir de poursuivre et d’attaquer les Français, principal appui de ce dernier ; toutefois, il n’osait se fier encore à sa propre armée, en qui le souvenir d’Aliverdi-Khan vivait encore. Beaucoup de chefs avaient blâmé hautement la mort de Suraja-Dowlah, et ne le cachaient pas. Tout cela détermina Meer-Jaffier à confier cette expédition à un corps d’Anglais sous le commandement de Coote, ré-