Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par la Cossimbuzar et le Hoogley, à l’est par le grand Gange, et dont la base s’appuie à la mer au midi ; cet espace, disons-nous, rappelle fidèlement les déserts et les sables de l’Afrique et de l’Arabie ; il ne s’y trouve ni pierre, ni rochers, et au-dessous du sable existe une terre d’une extrême fertilité contenant une grande quantité de coquillages et de débris de plantes marines, d’où l’on peut inférer que le terrain a été autrefois couvert par la mer. Une grande partie, de cette plaine immense n’est arrosée ni par le Gange, ni par les bras du Gange ; elle n’en est pas moins féconde, car il s’y trouve un grand nombre d’autres ruisseaux qui coulent des montagnes. De plus, depuis le mois de mai jusqu’en août, à l’époque où le soleil est à son zénith, d’abondantes pluies ne manquent jamais de tomber chaque jour.

Grâce à cette richesse du sol, les indigènes pourvoient à leurs besoins avec moins de travail que partout ailleurs dans le reste du monde. Le riz, base de leur nourriture, croît en telle quantité dans les parties inférieures de la province, qu’il se vend parfois moins d’un liard la livre ; d’autres grains, et surtout les légumes et les fruits, n’y viennent pas moins heureusement ; il en est de même des épices ; le sucre, bien qu’il réclame quelques soins, croît également partout ; le bétail est généralement d’une petite espèce et donne peu de lait, défaut d’ailleurs bien compensé par sa grande abondance. Les rivières et les étangs fourmillent