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font un feu très vif avec l’artillerie dont elle était garnie. Encouragés par cet exemple, les Indous se répandent sur la plaine. De derrière les retranchements, de la colline boisée, des moindres accidents du terrain, dont ils savent se couvrir, ils font un feu de mousqueterie assez bien nourri ; sur quelques points la canonnade recommence. La cavalerie voltige autour des bataillons anglais ; plusieurs fais elle s’élance pour charger. Clive exécute alors deux attaques rigoureuses et simultanées, l’une sur la redoute, l’autre sur la colline ; il réussit dans toutes deux, et, ces postes importants une fois perdus, l’armée du nabob s’enfuit en désordre dans le camp retranché. Cependant un corps considérable de cette armée ne suivait qu’avec lenteur ce mouvement de retraite ; il finit par s’en trouver tout-à-fait détaché : c’était Meer-Jaffier qui à la tête de ses troupes cherchait à opérer son mouvement de jonction. Cette vue décide Clive à un dernier effort. Après avoir fait canonner quelque temps le camp ennemi, il fait donner l’assaut, et s’en rend aussitôt maître ; les tentes renversées, les bagages, les canons, qui encombrent la route, sont le seul obstacle que rencontrent les vainqueurs. Vingt Européens et vingt-six Cipayes tués ou blessés furent toute la perte des Anglais.

Pendant la canonnade, Suraja-Dowlah s’était tenu hors de portée, enfermé dans sa tente. Dans les premiers instants de la bataille, de nombreux courtisans arrivèrent pour le féliciter de