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canons pointés trop haut n’atteignaient pas les Anglais. Les deux pièces de la gauche de ceux-ci répondaient à la batterie du réservoir ; le reste de leur artillerie croisait ses feux avec l’artillerie répandue le long des lignes de l’armée du nabob, et tous ses coups portaient, car cette armée présentait une surface immense et compacte ; mais à la vérité par cette même raison ils ne pouvaient produire un effet décisif ; aussi Clive ordonna-t-il presque immédiatement un mouvement rétrograde pour se couvrir du bois de Plassy. L’ennemi, enhardi par cette retraite, se porte en avant et redouble son feu ; Clive fait coucher les Anglais ventre à terre, puis, inquiet sur l’issue de la journée, convoque un conseil de guerre. Ce conseil décide de se maintenir jusqu’au soir dans la même position, puis, à minuit, de tenter une attaque sur le camp du nabob.

Les choses en étaient là lorsqu’à midi une pluie épaisse commence à tomber ; elle épargne les munitions des Anglais, mieux garanties ; elle détériore en grande partie celles de l’ennemi, qui se voit ainsi obligé de ralentir peu à peu son feu, puis à deux heures de le cesser tout-à-fait ; il se met bientôt en retraite, l’artillerie d’abord, l’infanterie ensuite ; les seuls Français conservent leur poste. Mais le major Kilpatrick se met en marche pour l’attaquer. Clive comprend l’importance de ce mouvement, et s’avance pour le seconder avec le reste de ses troupes. Sinfray, abandonné par ses alliés, se retire dans la redoute à la tête des siens qui