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et poussait avec sa tête la pesante machine. Quarante aventuriers français, sous la conduite d’un nommé Sinfray, étaient aussi employés dans l’armée du nabob, où ils faisaient un corps d’élite.

Au point du jour, 23 juin 1757, l’armée du nabob se déploya tout entière hors de ses lignes. Les 40 Français avec 6 pièces d’artillerie avaient pris poste auprès des deux abreuvoirs ; ils étaient appuyés par 5, 000 chevaux et 17, 000 fantassins sous le commandement d’un officier d’élite, Meer-Murden. Le reste de l’armée marchait en profondes colonnes ; les vides laissés entre elles remplis par de l’artillerie. Vis-à-vis l’angle méridional du bois de Plassy, à la gauche de l’armée du nabob, se trouvaient les troupes de Meer-Jaffier et de ses adhérents. Clive, du haut d’une colline voisine de son camp, suivait les mouvements de l’ennemi ; faisant aussitôt ses dispositions avec son petit corps d’armée, il prend position en dehors du bois ; il place au centre les Européens avec 3 pièces de canon à leur gauche et autant à leur droite ; il partage les Cipayes sur les ailes en deux divisions égales : enfin il fait soutenir la division de gauche par 2 pièces de canon et des obusiers ; sa ligne se prolongeait alors à la droite du bois de Plassy sur une étendue d’environ 600 verges. À huit heures un coup de canon parti des rangs des Indous tua un grenadier anglais et en blessa un autre. À ce signal, l’artillerie du nabob, disséminée sur la plaine, commença son feu sur toute la ligne, toutefois sans produire d’effet ; les