Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

diatement retraite sur Calcutta. » Six officiers se rangèrent de l’avis du capitaine Coote, treize contre. Clive rompit le conseil, puis, s’enfonçant dans un bois voisin du camp, y passa une heure absorbé dans de profondes réflexions. Lorsqu’il en sortit, il avait abandonné son propre avis pour celui de Coote. L’ordre fut donné à l’armée de se tenir prête à passer le fleuve le lendemain au point du jour.

Le 22 juin, l’armée, ayant laissé ses malades au fort de Cutwah, commença son mouvement ; elle se trouva dès le soir même de l’autre côté du fleuve. Clive reçut alors une nouvelle lettre de Jaffier, lettre écrite dès le 19, mais retardée en route. Jaffier lui donnait avis que le nabob s’était arrêté près du village de Muncarra, qu’il s’occupait à s’y retrancher, et que le meilleur parti pour les Anglais était d’essayer de le surprendre dans son camp. Clive répondit qu’il marchait en ce moment sur Plassy ; qu’il avancerait encore 6 milles au-delà, c’est-à-dire jusqu’à Dautpore ; que, parvenu là, si lui-même (Meer-Jaffier) ne s’était point réuni à lui avec toutes ses troupes, il entrerait aussitôt en négociation avec le nabob, et ferait sa paix avec ce dernier. L’armée se mit en marche la nuit même, en suivant le bord du fleuve, pour ne pas perdre de vue des bateaux portant de l’artillerie et des munitions, et qu’il s’agissait de faire remonter à force de rames. Elle arriva avant le jour à Plassy, s’empara aussitôt d’un bois voisin. On entendit pendant toute la nuit un bruit continuel de tambours, de