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réconciliation avec le nabob était publique et authentique, ses lettres à Clive devenaient de jour en jour plus vagues, plus embarrassées, et moins énergiques. Dans cette incertitude sur le parti à prendre, Clive assembla un conseil de guerre, où se trouvèrent 20 officiers. Il exposa la situation des choses, et s résuma en ces mots : « Faut-il passer le fleuve avec l’armée, pousser jusqu’à Cossimbuzar ? Faut-il, en se nourrissant du riz pris à Cutwah, se maintenir dans le camp pendant la saison pluvieuse, tout en employant le temps à négocier une alliance avec les Mahrattes ? » Contre l’usage des conseils de guerre, où l’on prend les opinions en commençant par le grade le moins élevé, Clive opina le premier, et il opina pour demeurer à Cutwah. Les majors Kilpatrick et Grant furent du même avis ; mais le capitaine Coote, lorsque son tour fut venu de parler, s’exprima à peu près en ces termes : « Les soldats considèrent maintenant comme certain le succès de l’expédition. Les précautions dont il est question ne peuvent manquer de les décourager. Law et ses troupes sont attendus d’un moment à l’autre ; à leur arrivée, les troupes du nabob seront dirigées avec plus d’habileté qu’elles ne l’ont été jusqu’à présent ; rien ne leur sera plus facile alors que d’envelopper l’armée anglaise, et de lui couper toute communication avec Calcutta, chose plus à redouter que la perte d’une bataille. Il faut donc choisir entre ces deux partis : ou se porter délibérément en avant, ou faire immé-