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tabli, le nabob acheva de concentrer ses troupes à Plassy.

L’armée anglaise était arrivée le 17 juin devant Cutwah ; elle s’en empara sans difficulté. Le même jour, Clive reçut de Meer-Jaffier une lettre où ce dernier lui parlait de son apparente réconciliation avec le nabob, et de la promesse faite par lui de ne pas se joindre aux Anglais ; il terminait par l’assurance donnée à Clive de compter toujours sur ses anciens engagements ; toutefois la rédaction de la lettre, singulièrement timide, ne convenait guère au moment décisif où l’on se trouvait. Deux jours après, Meer-Jaffier annonça à Clive son départ pour le lendemain ; ses troupes, disait-il, prendraient position sur une des ailes de l’armée, d’où il promettait d’envoyer de plus amples explications. Un des agents intimes de Meer-Jaffier mandait les mêmes choses. D’ailleurs, ni Meer-Jaffier ni son agent ne donnaient le moindre détail sur la conduite à tenir par les Anglais, sur le plan d’opération à suivre, etc., etc. ; aussi ces lettres jetèrent-elles Clive dans une grande perplexité. Les Anglais n’avaient pas de cavalerie, ce qui pouvait rendre pour eux le moindre échec terrible par ses conséquences ; pas de milieu pour eux, en quelque sorte, entre une victoire complète et un anéantissement total. La victoire ne pouvait être attendue que de la coopération de Jaffier ; mais les dispositions de celui-ci semblaient devenir de plus en plus douteuses ; en même temps que sa