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Depuis la prise de Chandernagor, la plus grande partie de l’armée de Suraja-Dowlah avait pris position dans la plaine de Plassy, où elle occupait un camp retranché. On résolut de commencer immédiatement les hostilités. Toutes les troupes anglaises qui se trouvaient à Calcutta partirent le 12 mai pour se joindre au corps d’armée, cantonné à Chandernagor. Le 13 mai, le corps expéditionnaire se mit en marche sur Cutwah où Meer-Jaffier et ses troupes devaient venir se joindre à Clive. Les Européens et l’artillerie furent embarqués sur 200 bateaux, remorqués par des Indous ; les Cipayes côtoyaient le rivage en vue de la flotte. Le gouverneur de Hoogley, récemment nommé par Suraja-Dowlah, et qui lui était dévoué, parut d’abord vouloir s’opposer au passage des bateaux. Une lettre menaçante de Clive, la vue d’un vaisseau de 21 canons qui se plaça devant le fort prêt à faire feu, le firent changer de résolution. À son départ de Chandernagor, Clive avait écrit au nabob ; dans cette lettre il énumérait tous les griefs que les Anglais avaient ou prétendaient avoir contre le nabob : ses défaites pour se dispenser d’observer le traité conclu au mois de février, sa correspondance avec Bussy, l’argent et les armes fournis aux Français, ses délais à acquitter les sommes dont il était redevable pour les marchandises pillées à Calcutta, etc. Clive terminait en annonçant que, ne voyant plus d’autres moyens d’obtenir justice, l’armée anglaise se rendait à Muxadavad pour