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quels il ne pouvait résister tout seul, et qui devenaient sous son nom les véritables souverains du Bengale. Il n’avait jamais cessé, même au moment où il contractait avec eux ce traité d’alliance offensive et défensive, d’être en correspondance avec Bussy ; il se flattait de le voir arriver : de là ses délais à exécuter les conditions du traité, où il s’était engagé à chasser les Français. Mais les Anglais, qui redoutaient autant l’arrivée de Bussy que le nabob pouvait la désirer, pressaient, sommaient incessamment Meer-Jaffier de remplir sa promesse. Des motifs puissants d’intérêt particulier s’ajoutaient à toutes ces raisons politiques pour faire désirer aux meneurs de cette affaire l’accomplissement de la révolution projetée. D’ailleurs, comme dans toutes les entreprises du même genre, les délais devenaient dangereux.

Omischund était un des intermédiaires par lesquels communiquaient entre eux les signataires de ce traité. Il risquait à la fois dans ces démarches sa fortune et sa vie, et n’était pas homme à le faire pour rien : pour prix de ses services il demanda : 1° 5 p. 100 sur l’argent du trésor ; 2° le quart des pierreries, bijoux, etc., qui s’y trouveraient. La prétention parut fort exagérée à Watts, à qui d’abord il la communiqua ; toutefois ce dernier, évitant de lui donner une réponse absolument négative, se borna à promettre de faire connaître cette demande au comité. Suivant quelques uns, Omischund aurait dès lors fait la menace de révéler le