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séparées de Calcutta que par 200 milles. Le projet de Dupleix avait été d’établir un grand pouvoir dans le Deccan sous l’influence française ; s’il eût encore été gouverneur de Pondichéry à l’époque de la prise de Calcutta par le nabob, les Anglais, suivant toute probabilité, étaient à jamais chassés du Bengale. Des considérations commerciales avaient porté le gouvernement français à suivre pendant quelque temps un système contraire ; il commençait à revenir à celui de Dupleix, et le génie de Bussy joint à son caractère entreprenant était éminemment propre à le réaliser. Les Anglais ne doutaient pas qu’il ne se disposât à marcher au secours de ses compatriotes du Bengale. Comme ils n’avaient en ce moment aucune donnée certaine sur ses véritables mouvements, de temps à autre le bruit se répandait qu’il était en route, au moment d’arriver dans le Bengale. Le 14 mai 1757, le gouverneur Drake écrivait : « La nouvelle qui s’était répandue de l’arrivée de Bussy dans cette province est maintenant certaine, nous avons des lettres de la factorerie de Ballasore du 10 courant, desquelles résulte qu’il se trouve en ce moment à 5 marches au-delà de Cuttack : ses forces montent à 700 Européens et 5,000 Cipayes. » Le nabob accueillait avidement ces nouvelles ; jusqu’à présent l’inimitié des Anglais et des Français avait été sa principale force : en guerre avec les uns, il était certain de l’appui des autres. Mais maintenant il allait se trouver face à face avec les Anglais, aux-