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tions déjà convenues, il serait encore demandé au nabob une somme de 280 mille roupies pour chacun des membres supérieurs du conseil, le gouverneur Drake et le colonel Clive ; plus une autre somme de 240 mille roupies pour chacun des membres inférieurs, Becker, Watts et le major Kilpatrick. Il fut ensuite stipulé en faveur de la Compagnie que tous les comptoirs français seraient supprimés, que tous les Français établis dans le Bengale en seraient bannis ; que la Compagnie posséderait au même titre et aux mêmes conditions que les Zemindars de la province, leurs districts, tout le terrain à l’entour de Calcutta, à six cents verges du fossé des Mahrattes, et au sud de Calcutta jusqu’à Culpu. L’exagération des demandes des Anglais est la preuve qu’ils n’avaient pas des idées fort justes sur la valeur réelle des trésors de Suraja-Dowlah. Le nabob régnait à peine depuis une année ; et en eût-il régné dix en ne songeant qu’à amasser de l’argent, il se serait encore trouvé dans l’impossibilité de satisfaire à de telles exigences. Aliverdi, auquel il succédait, loin d’avoir amassé de grands trésors, n’avait pu qu’à grand-peine subvenir aux frais de ses guerres continuelles contre les Mahrattes.

Cependant Bussy, après les combats livrés aux environs d’Hyderabad, avait vu son influence s’agrandir encore dans le Deccan. Une jonction entre lui et les troupes françaises du Bengale n’eût pas été impossible, les frontières septentrionales du territoire cédé à Bussy par le subahdar n’étaient