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attaqué et pris Chandernagor malgré ce dernier, c’était chose impossible de ne pas aller plus loin ; que de ce moment il y avait guerre encore cachée, mais inévitable, entre le nabob et la Compagnie. Les membres du conseil tombèrent d’accord de la nécessité de la mesure. L’amiral Watson hésita long-temps ; avec la franchise d’un marin, il laissa échapper ces rudes paroles, qu’il était vraiment étrange de songer à renverser un prince avec lequel on venait de traiter si récemment. L’amiral finit pourtant par se ranger à l’avis de la majorité. Un traité fut rédigé par lequel les Anglais s’engagèrent à aider Jaffier à renverser Suraja-Dowlah pour le placer lui-même sur le trône. Mais ce service n’était pas gratuit. D’un autre côté ce traité stipulait 10 millions de roupies à la Compagnie anglaise comme indemnité de ses pertes lors de la prise de Calcutta ; au même titre 5 millions de roupies aux habitants anglais de la ville, 2 millions aux Indous, 700 mille aux Arméniens ; de plus 5 millions de roupies pour être partagés par portions égales entre l’armée de terre et l’armée de mer. Toutes ces conditions étaient réglées lorsqu’un des négociateurs du traité fit cette réflexion que les membres du comité qui constituait le gouvernement tout entier avaient sans doute autant de droits, si ce n’est plus, que l’armée de terre et de mer, aux libéralités du futur nabob. Cette réflexion parut éminemment judicieuse aux membres de l’assemblée ; elle résolut à l’unanimité qu’en outre des stipula-