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prêtaient alors à le proclamer nabob, lui Yar-Khan-Latty, ils pourraient compter sur l’immense crédit des seats, et qu’il acceptait par avance toutes les conditions qu’il leur plairait de mettre à son élévation. » Watts applaudit à ce projet, et le communiqua à Clive, qui y donna la même approbation. Il rappela le détachement en campagne contre les Français ; et comme il donna au nabob avis de cette mesure, il atteignit le double but d’augmenter le nombre de ses troupes disponibles, tout en ajoutant à la sécurité de celui-ci. Cependant, deux jours après la conférence avec Latty, un Arménien se rendit auprès de Watts, porteur d’une proposition semblable, cette fois de la part de Meer-Jaffier. Meer-Jaffier disait que le soin de sa conservation l’obligeait à prendre les armes, puisqu’il ne pouvait plus se rendre à la cour sans courir le danger d’être assassiné ; que les principaux officiers de l’armée, et il les nommait, n’hésiteraient point à faire cause commune avec lui pour détrôner le nabob, si les Anglais consentaient à se réunir à eux ; que dans le cas où ils agréeraient ce projet, ils n’avaient qu’à rédiger les conditions de leur alliance, etc., etc.

La situation de Meer-Jaffier l’élevait au-dessus de tous les autres prétendants. Clive, dès qu’il fut en possession de cette ouverture, se rendit à Calcutta pour convenir avec la régence des mesures à prendre. Il insista sur la nécessité de renverser le nabob au moyen d’une révolution ; il dit qu’après avoir