Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se présentait naturellement comme un intermédiaire entre les mécontents et les Anglais lorsque le moment d’agir serait venu ; c’était un homme plein de ruse, d’intelligence et de sagacité, mais d’une avidité qui dépassait toute croyance. Après avoir passé cinquante années de sa vie à l’accumulation d’immenses richesses, son avarice en était plutôt excitée que satisfaite. Watts, agent anglais auprès du nabob, se consultait souvent avec lui sur la situation des affaires. Omischund ne quittait pas la cour, faisait de fréquentes visites aux grands officiers de l’État, et se tenait en mesure de profiter des événements.

Yar-Khan-Latty, commandant 2,000 cavaliers au service du nabob, était tout dévoué aux seats ; ceux-ci lui faisaient tous les ans de riches présents pour s’assurer sa protection. Les seats, voulant connaître les dispositions des Anglais, engagèrent Latty à demander un entretien secret à Watts. Watts envoya Omischund. Latty dit à celui-ci « que le nabob, étant résolu de marcher sans délai contre les Afghans, à la tête de la plus grande partie de son armée, ne cherchait qu’à amuser les Anglais par toute sorte de promesses jusqu’à son retour, et à les chasser ensuite de ses États ; qu’il était détesté de la plupart des officiers de ses troupes, que ceux-ci n’attendaient qu’un chef pour se prononcer contre lui ; que, si les Anglais, en l’absence du nabob, voulaient s’emparer de Muxadavad, il les soutiendrait avec ses propres troupes ; qu’enfin s’ils se