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mécontentements existaient parmi les troupes ; de plus (ce qui ne manque jamais de se rencontrer à la cour de tous les princes indous, en raison de l’instabilité de leur pouvoir), à côté du nabob se trouvait une sorte de prétendant au trône : Meer-Jaffier. Meer-Jaffier, personnage de pouvoir et de considération, avait épousé une sœur d’Aliverdi-Khan, et occupé une situation importante dans l’armée de ce dernier, à la mort duquel il était payeur-général de l’armée, un des offices les plus élevés dans un gouvernement indou. Suraja-Dowlah le haïssait profondément à cause de la grande influence exercée par lui sur les troupes ; il le lui avait laissé voir sans ménagement dès son accession au trône en le privant de son emploi, et en le bannissant de la cour. Plus tard, Meer-Jaffier avait bien été rappelé, mais avec de grandes répugnances de la part du nabob. Dans les armées indoues, les troupes appartiennent en propre aux généraux qui les commandent. Or, en raison de ses richesses, de sa réputation, de son alliance avec Aliverdi, Meer-Jaffier disposait d’une grande partie de l’armée du nabob ; depuis long-temps il enrôlait, il accueillait dans les rangs de ses troupes tous les aventuriers qui se présentaient. Les seats, riches banquiers de Muxadavad, se faisaient de leur côté remarquer au premier rang des ennemis de Suraja-Dowlah ; leurs immenses richesses leur faisaient redouter sa cupidité. Omischund, qui, après avoir eu à se plaindre des Anglais, était devenu leur agent principal,