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pu voir sans un vif dépit renverser le pouvoir de la France, sur laquelle il comptait s’appuyer le jour où les Anglais seraient devenus trop menaçants. Après la destruction de Chandernagor, il reçut avec distinction les Français qui s’en étaient échappés, et leur fournit des vivres, de l’argent et des armes. Ces derniers s’étaient réfugiés à Cossimbuzar. Clive se plaignit hautement de ce procédé ; il somma le nabob, conformément aux conditions de leur traité, de les expulser du Bengale. Le nabob répondit qu’en sa qualité de vassal du grand Mogol, il ne pouvait chasser des provinces de son gouvernement des étrangers qui s’y étaient établis avec la permission de l’empereur ; il oubliait le siège et les désastres de Calcutta. Dans cet état de choses, Clive se résolut, en dépit de ses instructions, qui lui ordonnaient de retourner à Madras dans le mois de mars, à demeurer au Bengale. Il sollicita de nouveau du nabob l’autorisation d’attaquer Cossimbuzar. À la seule mention de cette proposition, le nabob entra en fureur ; il menaça de faire exécuter l’agent anglais demeuré près de lui. Il envoya les Français sur les frontières de la province de Bahar, en attendant qu’il osât les faire revenir la Muxadavad. Au moment de partir, Law, commandant ce corps français ; eut une conférence avec le nabob ; il l’instruisit des mauvaises dispositions qui régnaient à son égard dans les rangs de l’armée. Il accusa les Anglais de les fomenter. Il chercha à lui persuader que le meilleur parti