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ne rencontrèrent ainsi aucun obstacle du dehors à l’exécution de leurs projets. D’un autre côté, malgré les bâtiments submergés, les approches du fort étaient assez libres pour permettre à la flotte des Anglais de soutenir l’attaque de leurs troupes de terre. Effectivement, elle commença le feu au point du jour (14 mars). Il fut terrible pendant quelques heures : car les vaisseaux se trouvaient à portée de pistolet des remparts du fort. Les assiégés le soutinrent avec une intrépidité d’autant plus remarquable, qu’à l’exception de deux ou trois officiers, tous étaient de nouvelles recrues qui voyaient l’ennemi pour la première fois. Mais l’artillerie anglaise avait une supériorité trop décidée sur celle de la place. Il fallut se rendre ; une capitulation fut signée le même jour. Le nabob, en apprenant cette catastrophe, s’en montra fort irrité. Clive fit alors répandre dès le même jour le faux bruit que les Afghans étaient en pleine marche sur le Bahar, tandis que les Mahrattes, sous la conduite de Balajee-Row, se disposaient à les précéder dans le Bengale. Le nabob, consterné de ces terribles nouvelles, dissimula sa colère, et de plus écrivit sur-le-champ à Clive et à Watson des lettres de félicitation sur leur victoire. Il leur offrait même la cession du district de Chandernagor aux mêmes conditions qu’il avait été possédé par les Français.

De nouvelles dissensions ne tardèrent pas à éclater entre les Anglais et le nabob. Le nabob n’avait