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Or, l’un ou l’autre de ces deux partis avait ses inconvénients : assurer le triomphe des Mahrattes, c’était en faire aussitôt de dangereux voisins pour le Carnatique ; secourir Hyder, c’était entrer en guerre avec eux ; il n’était pas certain que leurs troupes réunies à celles de Hyder pussent facilement en venir à bout, et, s’ils obtenaient ce résultat, la puissance de celui-ci devenait aussi redoutable que l’eût été celle de ses rivaux. D’un autre côté, conserver la neutralité, c’était les offenser à la fois tous les deux, c’était se faire deux ennemis d’un seul coup ; et dans ce cas, il ne restait aucun moyen d’échapper à la vengeance du vainqueur. Réduit à cette extrémité, le gouvernement de Madras, sans refuser positivement ni l’un ni l’autre, prit le parti d’éluder également leurs demandes ; il s’occupa en même temps de se mettre en mesure pour tout événement. Mais, de son côté, le nabob était tout-à-fait résolu à profiter de l’occasion pour contracter une alliance avec les Mahrattes. Ces derniers, pour prix de son concours, lui avaient promis de grands accroissements de territoire ; une autre considération plus puissante attirait encore le nabob de ce côté. Il se flattait de secouer, avec leur aide, la dépendance où jusque là il avait vécu à l’égard des Anglais, même de se faire craindre d’eux, en cette nouvelle qualité d’allié d’une puissance alors si redoutée dans toute l’Inde. Pour comble d’embarras et de complications, les Anglais n’avaient pas d’argent, de sorte qu’à peine engagés dans la guerre, ils tombaient aussitôt dans