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senti à ce traité. En 1770, les Mahrattes ayant pénétré dans les États de Hyder, celui-ci, en vertu de ce traité, sollicita des secours de la présidence ; mais la présidence éluda ou différa de jour en jour de satisfaire à ces demandes. Les Mahrattes, moins disciplinés que leurs adversaires, avaient la supériorité du nombre, et les troupes mysoréennes se trouvaient vis-à-vis de ces nouveaux ennemis dans la même situation que les troupes anglaises à leur égard. Aussi Hyder put pratiquer à son bénéfice la manœuvre habituelle des Anglais. Dans sa marche il formait son armée en un immense carré, et cheminait ainsi à travers la nombreuse cavalerie des Mahrattes qui caracolait autour sans pouvoir l’entamer. Néanmoins, ce ne fut qu’avec de grandes difficultés qu’il parvint à gagner Bednore, où il s’enferma. Les Mahrattes prirent position dans le voisinage ; mais le moment ne pouvait tarder où l’insuffisance des vivres allait les contraindre à quitter un pays épuisé par leurs propres ravages ; l’art des sièges leur était inconnu, et Hyder n’était pas disposé à sortir de Bednore. Dans cette situation, ils s’adressèrent au nabob, pour obtenir par son intermédiaire l’aide des Anglais, dont l’habileté à prendre les places leur paraissait tenir du prodige ; joignant la menace aux prières, ils parlaient d’envahir le Carnatique en cas de refus. Les Anglais se trouvèrent par là dans une situation difficile ; force était pour eux de se prononcer entre Hyder et les Mahrattes.