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et en argent. En homme d’esprit, sir John tira parti de l’avis : « Il était fâché, disait-il, de se trouver au moment d’une guerre qui paraissait inévitable ; la paix était la chose la plus avantageuse à une compagnie de commerçants. Or, comme il était envoyé précisément pour le maintien de la paix, c’est-à-dire pour l’exécution de l’article 11 du traité de Paris, il les priait de vouloir bien lui fournir tous les documents de nature à l’éclairer sur la véritable situation de la Compagnie. Sir John ajoutait qu’il avait ordre du roi de leur faire rendre compte de toutes leurs transactions avec les nabobs d’Arcot depuis la conclusion de ce traité, surtout de s’enquérir des causes qui avaient amené ces dernières guerres avec le subahdar du Deccan et avec Hyder, guerres dont les conséquences, ainsi qu’eux-mêmes le confessaient, avaient été déplorables. Le président du conseil, ne se tenant pas pour battu, éleva des difficultés constitutionnelles sur la communication de ces pièces : « Les renseignements transmis à la cour des directeurs étaient à la disposition du parlement ; c’est du parlement que la Compagnie tenait ses droits : or, ce serait méconnaître son autorité que de transmettre ces papiers à un autre pouvoir, c’est-à-dire au ministère ou à un agent du ministère. » D’ailleurs, sir John était d’autant mieux avec le nabob qu’il était plus mal avec la présidence ; ce prince le regardait comme le représentant d’un souverain bien disposé en sa faveur, comme son protecteur