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commandement en chef des forces navales dans l’Inde, la cour des directeurs s”était montrée fort opposée à ce qu’il reçût un pouvoir quelconque sur les affaires de la Compagnie. Toutefois sir John fut pourvu d’une commission revêtue du grand sceau de Sa Majesté, et nommé ministre plénipotentiaire du roi ; il reçut en outre le pouvoir de traiter et conclure tous les arrangements qui lui paraîtraient convenables avec les princes et souverains de l’Inde : pouvoir qui prenait sa source dans l’art. 11 du traité de paix de 1763, dont il était chargé de surveiller l’exécution. Or, comme ce traité reconnaissait Mahomet-Ali comme nabob du Carnatique, Salabut-Jung comme subahdar du Deccan, il en résultait que sir John se trouvait dans la situation d’un ambassadeur envoyé par le roi d’Angleterre à la cour d’un autre souverain. Le roi d’Angleterre et le nabob étaient dès lors, l’un vis-à-vis de l’autre, sur le pied de deux monarques qui règlent entre eux, par l’intermédiaire d’un ambassadeur, les affaires de leurs sujets respectifs. La Compagnie, qui jusque là avait agi en souveraine vis-à-vis du nabob comme vis-à-vis des autres princes du pays, descendait de ce rôle ; elle n’était plus qu’une réunion de simples marchands, sous le patronage de l’un des représentants du roi d’Angleterre. En vertu du même traité, c’était encore à sir John qu’appartenait la décision des difficultés qui pourraient survenir entre les Anglais et les Français. D’ailleurs,