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quête, se disposait à porter ses armes victorieuses jusque dans le Bengale. Troublé de ces événements, Suraja-Dowlah songea tout aussitôt à s’assurer au besoin l’alliance des Anglais contre ces nouveaux ennemis. Il s’empressa d’écrire à Clive dans ce sens ; il offrait 100,000 roupies par mois pour l’entretien d’un corps anglais qu’il prendrait à son service. À la même époque, quatre vaisseaux chargés de troupes arrivèrent de Bombay à Calcutta. Avec ce surcroît de forces, les Anglais se trouvaient en mesure de s’emparer de Chandernagor, quand même l’armée du nabob s’y serait opposée. Clive congédia aussitôt les députés français qui l’avaient accompagné au camp, attendant la signature du traité, écrit, conclu, et qui devait être rendu public d’un moment à l’autre. Dans une lettre au nabob, il lui donna l’assurance qu’à la première approche des Afghans il s’empresserait de marcher à son secours, mais que des raisons majeures le mettaient en ce moment dans la nécessite d’assiéger Chandernagor.

Les troupes destinées à l’expédition se mirent en route le 7 mars ; l’artillerie fut transportée par eau. Le nabob restait pendant ce temps dans l’inaction, irrité de l’audace des Anglais, qui se permettaient d’attaquer des établissements sous sa protection, et n’osant pourtant courir le risque de se brouiller avec eux. L’établissement de Chandernagor consistait en deux villes, l’une habitée par les Français, l’autre par les Indous, cette dernière défendue par un fort. Son territoire commençait à la frontière